We don't need to admit we were wrong !
Hier soir, étant fatiguée (comme tout les jours d'ailleurs, c'est ce qu'on appelle le mal du siècle), j'ai regardé Harry Roselmack et son 7 à 8.
1er reportage : un chef très connu qui ne cuisine que pour la jet-set. Des soirées qui lui coûte des millions d'euros. Du caviar sur des cuillères en or. Une cuisine dans un yacht loué 60 000 euros la journée. Des cocotiers, des palmiers, du sable blanc, du soleil, de l'argent qui coule à flot. Des blondes bronzées aux griffes rouges qui sourient béatement devant de vieux snobs en cravate même quand ils sont décontractés. Malgré celà, la femme du chef cuisinier a dit que "mon mari est quelqu'un de très simple. Très très simple". Tout va bien alors.
2ème reportage : les SDF du Bois de Vincenne. Une femme qui a passé sa grossesse dans une tente. Un maçon qui a trop de frais pour pouvoir se trouver un logement. Un autre qui a sombré dans l'alcool après avoir perdu son fils. Un autre encore qui s'est prit des coups de couteau et qui ne se soigne pas. De la bombe pour insectes. Des wc en pleine nature. Pas de salle de bain. De l'eau à l'autre bout du bois qui faut prendre dans des jerricanes. Un coup de hache à cause de problèmes de voisinage. Regarder les familles s'amuser et pique-niquer. Devoir mendier...
Je suis écoeurée. Comment est-ce qu'on peut montrer deux choses aussi distinctes dans un même journal, tout ça le sourire Aquafresh aux lèvres ? C'est indécent. Tout cet argent pour des conneries, du superflu, pour des gens qui n'en n'on rien à foutre, qui crânent. Et tu vois des gens crever dans des bois à cause du froid et même de la chaleur. Mais comment ils font pour bien vivre les grands pontes en sachant qu'il y a des gens qui ne s'en sortent pas ? Comment ils font pour manger en pensant qu'il y en qui crèvent la dalle et qui se contentent de pain ? Comment ils font pour dormir en sachant qu'il y en a qui n'ont pas de toit au-dessus de leur tête ? Ils n'y pensent pas...
Le même soir, j'ai regardé Capital et je suis allé me coucher toute aigrie. Des gens qui en exploitent d'autres. Des gens qui ne parlent que de bénéfices. Des gens qui écrasent plus petit qu'eux. Des gens qui ne se contentent plus du SMIC. Des gens qui veulent vendre, vendre, vendre même si c'est de la merde. Des gens qui essaient de vous faire croire que tout ça, c'est normal. C'est le bon vieux capitalisme.
Alors qu'on pourrait tous filer un coup de main à ceux qui s'en sortent encore moins que nous. Comme si on pouvait pas au moins faire un sourire et dire bonjour, donner un morceau de pain, proposer son aide à une association, donner 1 euro...
Tu m'étonnes qu'en ce moment je me gave de films à l'eau de rose. J'ai besoin de voir autre chose que la réalité.
Enfin, en attendant, crache ta rage et tes émotions d'ado, de post-ado ou de jeune adulte en chantant avec The Thermals sur "Now we can see" (la découverte du mois).